L'artillerie et les blindés allemands à la TdP Dornot
Partie 3

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Les Sonderkraftfahrzeug 251 ou SdKfz 251 ( ou Hanomag 251)

  En 1939, l'Allemagne est la seule à mettre au point une tactique efficace d'utilisation des blindés.
   Les chars allemands ne sont pas supérieurs à ceux de l'adversaire, mais toute une série de véhicules viennent compléter les Panzer. Le plus important dans ce rôle est le SdKfz 251.

A la Tête de Pont de Dornot, c'est surtout le modèle 251/9 qui est présent.

   Le rôle premier du SdKfz 251 était d'amener les fantassins et les grenadiers là où les chars seraient éventuellement bloqués par des défenses ennemies.
   C'est donc un véhicule tout terrain capable d'emmener de la troupe en première ligne et surtout d'y combattre : il doit en plus être blindé et capable de se déplacer aisément hors des routes.
   Le choix d'un semi-chenillé est évident : moins cher qu'un tout chenillé, il possède malgré tout d'excélentes capacités en tout terrain.

   Il est constitué d'un véhicule déja existant : le tracteur d'artillerie de 3 tonnes construit par Hanomag (SdKfz 11) Il suffit de l'habiller d'un blindage.
   Ce n'est pas un gros véhicule même s'il peut emmener un groupe de 10 soldats, en plus de l'équipage normal : 5,8 m de long pour 7,8 tonnes.

SdKfz 251 modèle 1 de base vu de l'arrière
et de l'avant (ci-dessous)

   Le blindage n'est que de 14,5 mm à l'avant pour 6 mm à l'arrière. Si cela suffit à arrêter les projectiles venant d'armes de l'infanterie, pour les obus anti-char, c'est par la forme et les inclinaisons du blindage qu'il compte : elles doivent jouer le rôle de déflecteur.
   Il existent plusieurs trappes d'accès : sur l'avant pour l'entretien du moteur (un Maybach) et sa ventilation (de chaque côté) fixées par des charnières. A préciser que la trappe de gauche peut être actionnée de l'intérieur du véhicule par le conducteur.
   Le compartiment de conduite possède un toit blindé, mais tout l'arrière du véhicule est à l'air libre pour les fantassins embarqués qui doivent même se pencher en avant pour éviter que leurs têtes dépassent. Cette disposition devait permettre le combat sans avoir à quitter le véhicule. En cas de besoin, les soladts pouvaient aussi sauter hors du véhicule par dessus le blindage latéral (voir photo ci-dessus) car le véhicule n'est guère très haut.

   Pour la conduite, la section chenillée, fort importante, dispose de freins et lorsque les roues avant ne suffisent pas à diriger le véhicule (virage serré par exemple) c'est le freinage sur une seule chenille qui diminue le rayon de braquage.
   C'est un système un peu compliqué, mais la capacité "tout terrain" n'en n'est que meilleure.

   Concernant l'armement, il dispose de 2 mitrailleuses MG 34 , une à l'avant, l'autre à l'arrière. La première possède un bouclier de protection, la deuxième ayant plus un rôle de défense anti aérienne n'en possède pas.

   Le moteur développe 100 chevaux et le véhicule peut atteindre 50 km/h sur route avec une autonomie de 300 km et 20 km/h en tout terrain.

Les différents modèles :

Le 251/1 "Stuka zu Fuss" (Stuka à pied) :

Rôle de lanceur de fusées pour le soutien de l'infanterie. Il se reconnait à la superstructure de tube de métal sur les flancs et aux 2 tiges d'allignement sur l'avant pour positionner le véhicule pour une visée plus correcte.
Le 251/2
Pas de mitrailleuse à l'avant mais un mortier de 80 mm tirant vers l'avant. Il n'a pas de rôle de transport de troupes car son équipage de 8 hommes est au service du mortier.
Le 251/3
Véhicule radio, on le reconnait à sa grande antenne galerie.Il sert aux liaisons avec les Panzer (dans sa version 2), aux liaisons sol-air pour l'aviation de sourien (version 3). Dans ce cas, l'équipage est constitué de soldats de la Luftwaffe. La version 4 est un véhicule de commandement (double antenne dont une de 9 m)
Le 251/4
Tracteur d'artillerie. lui même équipé de l'obusier IG 18 de 75 mm ou du canon Pak 36/37. Il tracte les pièces lourdes.
Le 251/5
Difficile à identifier par rapport aux autres, il sert au Génie. Son équipage est réduit afin de gagner de la place pour le matériel à transporter.
Le 251/6
Autre véhicule de commandement (comme le 251/3)
Le 251/7
Autre version pour le Génie. Ses flancs sont équipés de "porte matériel"; le plus souvent des éléments de pont pour franchir de petits obstacles (tranchée, ruisseau,...)
Le 251/8
Version ambulance. il est de suite identifiable grâce aux croix rouges peintes . mais il ne dispose que de la place pour 2 civières et 4 places assises pour des bléssés légers.
Le 251/9
Il est présent sur la Tête de Pont de Dornot.
Armé d'un canon court de 75 mm, il apporte aux grenadiers le soutien approché.
Le compartiment de conduite est transformé : la place du chef de bord est supprimée et le blindage frontal set découpé pour le passage du fût du canon.
Le compartiment est ouvert et protégé par un petit bouclier.
Le canon ne dispose pas de débattement latéral et c'est tout le véhicule lui même qui doit se déplacer pour permettre le pointage du tir.
Il emporte avec lui 52 coups de 7,5 cm et dispose de 3 servants.
Le 251/10
Egalement un engin de soutien, il est armé du PAK 36/37 (37 mm) tirant des obus anti chars ou explosifs.
A partir de 1942, le canon n'est plus efficace contre le blindage des chars adverses et il sera surtout utilisé contre les blindés légers et les camions.
Le 251/11
Destiné à la pose des lignes et cables téléphoniques. Il dispose de nombreux rouleaux de cable et d'un petit mat pour les tendre.
Du 251/12 au 251/15
Véhicules d'observation d'artillerie.
Le 12 possède une antenne galerie.
Les 13 et 14 sont équipés de systèmes accoustiques de repérage des batteries adverses.
Le 15 est équipé pour la détection visuelle (lueur de départ)
Le 251/16
Version lance flammes. un tube articulé de chaque côté du compartiment ouvert.
L'arrière est occupé par les réservoirs des produits incendiaires. (700litres)
Le 251/17
Version anti aérienne : 1 FLAK de 20 mm en tourelle blindée
Le 251/18
Version commandement. Il est équipé d'un émetteur récepteur mais surtout d'une grande table à cartes au dessus du poste de pilotage.
Le 251/19
Central téléphonique de campagne.
Le 251/20
Illuminateur infra-rouge pour le tir de nuit des chars. Un gros projecteur de 60 cm de diamètre et d'une portée de 1000 m "éclaire" les cibles. les chars doivent évidemment être équipés en conséquence.
Le 251/21
Le 251/22
Canon de PAK 75 mm. Il n'a été livré qu'en décembre 1944 pour combler le manque de chars et de chasseurs de chars.

Version anti aérienne. Triple affût de MG 151/15 à cadences rapides (700 coups minute).

Sa spécialité ce sont les chasseurs bombardiers.

Le 251/23
Véhicule de reconnaissance équipé d'un canon de 20 mm.

Ce n'est pas un char, même s'il y ressemble : c'est un canon d'assaut.
Il équipe les bataillons de chasseurs de chars (Panzerjäger Abteilung). Il remplace aussi parfois les chars quand ils ne sont pas disponibles.
C'est le cas de la 17ème SS basée à Arry.

Les Sturmgeschütz III et IV
Ci dessus : le modèle III canon court
A droite : Sturmgeschütz III canon long et jupes latérales

Autres caractéristiques :
Poids au combat : 23,9 tonnes
L = 6,77 m (caisse = 5,59 m) l = 2,95 m (avec jupes = 3,41 m)
H = 2,16 m
Moteur Maybach 12 cylindres en V de 300 ch
Carburant : essence
Vitesse sur route : 40 km/h avec consommation moyenne de 200 l/100 km. En tout terrain consommation = 330 l
Réservoirs de 310 l (autonomie route = 155 km; 95 km TT)

5 hommes d'équipage

   Il est né de la commande de l'Infanterie de pouvoir disposer à la fois d'un canon d'appui et d'une arme anti chars.
Les premiers types sont équipés d'un canon court de 75 mm (24 x le calibre) et sont rattachés à l'artillerie.
Les caisses sont fabriquées par Daimler-Benz et les canons par Krupp.
   En 1941, sur ordre de Hitler, l'armement doit être plus puissant, peu importe si cela influe le poids ou la vitesse. On passe au canon de 75 mais 43 fois le calibre, donc un canon long, vite remplacé par un 48 fois. C'est le type G.
   En 1943, des "jupes" latérales sont rajoutées ainsi qu'une mitrailleuse de toit pour la défense rapprochée. Ces jupes ont un rôle particulier : elles font exploser prématurément les obus à charges creuse qui perdent alors leur pouvoir perforateur.
   Fin 1943, le blindage est épaissi (utilisation de béton !) et le bouclier du canon est remplacé par un bouclier coulé en forme de groin à l'aspect très caractéristique.
  Avec 9000 Stug. fabriqués, c'est le plus répandu des canon d'assaut et de chasseur de chars.
Modèle G
Le Jagd Panzer IV 162/1
Capacités de franchissement :
Garde au sol : 39 mm, pente de 30°, obstacle vertical de 60 cm, tranchée à bord franc de 2,30 m
Armement : 1 canon calibre 75 mm L 40/48 avec 54 coups emportés ainsi qu'une MG 34 (ou 42) avec 600 cartouches.

   Basé à Arry, à une dizaine de km de la Tête de Pont de Dornot, il aura aussi été utilisé lors des combats du Fort Driant.

C'est le résultat de l'étude sur les chasseurs de chars faite par les allemands.
Il dispose du chassis éprouvé du PanzerIV
Son canon de 75 mm (PAK 422/70) est efficace, puissant et surtout précis.
Son profil très bas (35 cm de moins en hauteur) par rapport au Sturmgeschutz IV : c'est une excellente arme anti chars et facile à camoufler.
Le train de roue est renforcé à l'avant à cause du poids du tube du canon.
Le compartiment de combat est d'origine couvert et bien blindé.

Il est fabriqué par Vomag et nécessite un équipage de 4 hommes seulement.
En plus du canon, pour sa propre défense, il dispose d'une MG 42.

Autres caractéristiques :
Poids : 2,5 tonnes
L= 8,5 m l= 3,17 m H = 1,85 m
Moteur Maybach 256 CV
Carburant : essence
Boite 6 vitesses Av et 1 Ar
Vitesse 35km/h (route)
Autonomie: 210 km
Blindage : Av : 80 mm à 50°
40 mm sur les côtés à 30°
Possibilités de plaques additionnelles pour protéger le train de chenilles.
Le Panzerkampfwagen IV ou SdKfz 161

Le Panzerkampfwagen IV est le char le plus important de la 2ème guerre chez les allemands.
La version H est la plus fréquente dans les unités de chars

Le Bureau de l'Armement pense dès 1934 à un char moyen équipé d'un canon de 75 mm.
Krupp fournit le premier engin dès 1936 : c'est le PzKpfw IV de type A.
Après la campagne de Pologne, fin 1936, apparait le type E
Il est construit en grand nombre (380 sont engagés dans la campagne de France et 280 sortent des chînes de montage la même année.
Le type F (Krupp et Rheinmetall) est doté d'un nouveau train de roulement avec des chenilles plus larges.
Le canon devient long (43 x le calibre au lieu de 24) et dès 1942, il est équipé d'un frein de bouche : c'est le modèle G

Le modèle H : celui de la Tête de Pont
1943 est une année importante pour les blindés allemands :
       - Le PII cesse d'être fabriqué
       - Le PVI (Tigre) affirme sa supériorité
       - Le PV (Panther) commence à être livré
       - Le PIV est construit en grand nombre, malgré quelques hésitations d'arrêt de fabrication.
La version H possède une nouvelle boîte de vitesse et le frein de bouche est modifié.
Il dispose de "jupes" sur les côtés de la tourelle. Ce sont des plaques d'acier doux de 5 mm d'épaisseur dont le rôle est de faire exploser prématurément les obus à charge creuse et annuler ainsi l'effet perforant.
Les jupes sont simplement accrochées à des dents soudées sur des rails latéraux : elles se changent rapidement et sous un choc, se décrochent sans coincer et sans endommager le train de roulement des chenilles.
De plus, tout le char est couvert de pâe antimagnétique (Zimmerit) évitant la pose de mines ou d'autres engins magnétiques.
Il n'y a plus de fentes de vision latérale ni pour le chargeur et le pointeur (rôle inutile) ni pour le pilote et le radio.
L'antenne radio est fixée sur le côté arrière gauche de la caisse.
Le barbotin (roue dentée avant) à rayons évidés remplace le précédent plein.
Des plaques de blindages supplémentaires de 30 mm sont fixées (boulonnées d'abord, puis après soudées) en frontal.
La trappe du tourelleau est faite en une seule pièce au lieu de 2.

Autres caractéristiques :
Poids total au combat : 25 tonnes
L= 7,02 m (caisse = 5,90) l = 3,33 (avec jupes)
H = 2,68 m
Vitesse moyenne sur route : 38 km/h
En tout terrain : 16 km/h
Autonomie route = 210 km avec consommation de 220l/100km
En tout terrain : consommation de 360 l/100 km soit une autonomie de 130 km
3 réservoirs de 470 l au total.

Capacités de franchissement :
30° de pente
1,20 m de gué
60 cm d'obstacle vertical
2,35 de largeur de fossé

 

 

 

Détail montrant l'étalage de Zimmerit

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