Canon ? Obusier ? Un
peu d'histoire...histoire de comprendre.
Un canon (du latin canna -tube-) tire des boulets
pleins d'abord en pierre puis vers 1470 en fonte.
Vers 1600 (sous Louis XIII) un nouveau projectile creux
mais rempli de poudre et qui explose après sa chute apparait : c'est
la "coquille" ou "bombe". Il est tiré par une "bombarde"
Cette invention est mise définitivement au point
par Pierre Chardelos en 1795 et porte le nom d'obus. Il sera tiré par
un "obusier". Un obus peut être chargé en poudre, en
poudre et balles ou en poudre et mitrailles.. Il devient ainsi beaucoup plus
efficace que le boulet plein. Il prend aussi une forme oblongue et comporte
des ailettes qui épousent les rayures du canon (Système La Hitte,
du nom du général qui préside le Comité d'Artillerie)
La différence canon / obusier se fait alors sous
un critère nouveau : l'angle de tir. moins de 45° d'inclinaison,
c'est un canon; plus de 45° c'est un obusier.
Après 1870, les obus prennent leur forme cylindre-ogive
et les canons -obusiers se chargent par la culasse. Seuls les mortiers continuent
à être chargés par la bouche.
En 1914, une pièce d'artillerie peut tirer à
tous les angles. A partir de cette date, c'est le rapport entre la longueur
rayée du tube et son calibre qui détermine le type d'arme. En
dessous de 20 (25 pour les USA) c'est un obusier; au-dessus, c'est un canon.
En réalité, les obusiers tirent avec un tir
courbe (on parle de tir vertical) en utilisant un angle supérieur à
45° (sauf en cas de nécessité de tir direct) et les canons
à tir tendu (angle de hausse inférieur à 45°)
Certains parlent d'obusiers en parlant de façon générale pour des armes tirant sur des cibles à terre.
Français : Obusier Anglais : Howitzer Allemand Haubitze
L'artillerie
et les blindés allemands à la TdP Dornot
Partie 1
L'artillerie fixe
Elle est présente sur la Tête de Pont
grâce aux ouvrages du Fort Driant que les allemands ont réussi
à remettre en état. Mais le manque d'artilleurs et l'état
de ceratins ouvrages (laissés plus ou moins à l'abondon depuis
1918) font que seule la "Batterie Moselle" située au Sud
du fort a ouvert le feu avec ses deux canons de 105 mm et ce, seulement à
partir du 10 septembre dans la matinée.
Petit rappel : la tentative de mise en place de la TdP de Dornot a commencé
le 7 Septembre 1944. (voir
plus de détails sur la partie Fort Driant)
L'artillerie automotrice :
Il
est difficile de savoir qui a tiré et sur qui, mais, et ce n'est qu'une
supposition, la présence de canons automoteurs dans le secteur de Metz
laisse sous entendre qu'il y aurait eu action de leurs parts.
Ces canons automoteurs étaient de type Sdkfz 124
Wespe ou des Mdl ainsi que des Sdkfz 165 Hummel
Le SDKFZ 124 WESPE
:
Bien que le Panzer II était considéré
comme faible à cause de son armement (canon principal) et de son blindage,
il était fiable et demeurait en production.
Son chassis fut équipé, à partir de
1943 sur le front de l'Est, puis en 1944 à l'Ouest, d'un obusier de
105 mm. C'est également en Juin 1944 que ce chassis ne servit, sur
ordre d'Hitler et devant le succès de l'arme, plus qu'à cela.
A tel point que l'armée retira le Panzer II des unités du front
pour être "recyclés" en 124 WESPE. Le principe est
simple : on enlève la tourelle du char, on place l'obusier et on le
protège par un bouclier blindé. Le chassis est légèrement
modifié : le moteur est placé en position centrale, ce qui dégage
à l'arrière une vaste chambre de tir pour les servants.
Sa conception est l'oeuvre de la société Alkett
et sa production est essentiellement basée en Pologne aux usines Famo.
Cette production cesse quand les russes capturent les usines allemandes.
Son nom complet est : Leichte FeldHaubitze 18 auf Fahrgestell
Panzerkampfwagen II se qui peut se traduire par Obusier léger mdl 18
sur chassis Char de combat II.
"Wespe"
veut dire "guèpe" car il doit "piquer" l'adversaire.
C'est une arme qui doit fournir un appui feu indirect en 2eme ligne. Il ne
doit pas s'engager directement contre l'ennemi (blindage trop léger)
mais il était aussi doté de projectiles perforants en cas de
"rencontre" avec des blindés ennemis.
C'est une pièce d'artillerie mobile, opérant
en batterie de 6 unités. Chaque bataillon était doté
de 5 batteries (soit 30 canons).
Son feu était commandé depuis les 1ères
lignes par des véhicules d'observation (Beobachtungswagen) par ordres
radio.
A l'appui de l'obusier, il existe des Wespe "chassis"
sans canon dont le rôle était le transport des munitions. Ces
"chassis" transportaient 90 obus et ne disposait d'aucun armement.
Chaque batterie était doté de 2 Wespe "munitions".
Le SD KFZ 124 transporte avec lui 32 obus d'une portée
de 10,600m
Il dispose d'un frein de bouche, d'un support en dessous
du tube et d'un récupérateur des gaz (recul) au dessus.
Equipage Wespe : 5 hommes Une vue de la rampe de tir et du viseur à l'intérieur de la chambre de tir
Vue de coté Vue de dessus : on distingue la chambre de tir et le rangement des munitions
Caractéristiques
générales :
Vitesse sur route : 40 km/h en
tout terrain : 20km/h
Equipage : 5 hommes
Armement : un obusier 105 mm et parfois, une MG 34 de 7,92 mm
Blindage de 5 à 30 mm
Poids : 12,1 tonnes au combat pour L= 4,81 m l = 2,28 m et H = 2,5 m
Moteur de Panzer II : 6 cylindres Maybach de 140 ch
Réservoir : 170 litres pour une autonomie de 200 km (route) et 125
km (tout terrain)
Le SDKFZ 165 HUMMEL
:
C'est le grand frère du "Wespe" : Schwere
Panzerhaubitze 18 M auf Geschutzwagen III/IV
Au début, il s'agit d'un obusier installé
sur chassis de Panzer III dont le rôle est l'appui en artillerie sur
champ de bataille.
En 1942, il s'agit d'un obusier de 105 mm avec frein de bouche monté
sur chassis de char Panzer III mais sa conception a été abondonnée
au profit du chassis du Panzer IV pour finalement être de nouveau modifié.
En juillet 42, le canon de 105 cède sa place à celui de 150
mm (obusier toujours) mais sans frein de bouche et sur chassis batard spécial
(Geschutzwagen III /IV) . Ce chassis est en réalité un assemblage
de :
- chassis de P.III en ce qui concerne les éléments
de conduite et de direction
- chassis de P.IV pour la suspension, le moteur
et le système de refroidissement
Mais ce chassis est aussi rallongé avec un placement de moteur en position centrale afin de libérer de la place à l'arrière pour la chambre de tir et une modification de la structure à l'avant afin d'augmenter le confort en espace du conducteur et du radio.
Ce blindé est construit par Alkett et Deutsche Eisenwerke.
Il existe aussi, comme le Wespe, des SDKZF sans arme dont le rôle est celui de ravitailleur en munitions : le Munitionstrager Hummel car le stockage sur le Hummel lui même est très pauvre : 18 obus seulement alors que le ravitailleur en emmène 157.
En 1944, le surnom de Hummel (signifiant le bourdon) est supprimé par Hitler car ce dernier considérait que ce surnom ne convenait guère (manque d'agressivité) à un engin de combat.
Ci-dessous : Wespe "Munitions" capturé par des maquisards Exemple d'un modèle de véhicule d'observation
Hummel 1ère version avec frein de bouche 2ème version sans frein de bouche. Pilote à droite, radio à gauche
Un
équipage comprend 6 hommes : le commandant du char, le radio, le conducteur
et 2 artilleurs.
Les hommes dans la chambre de tir n'étaient pas à l'abri des
intempéries sauf s'ils installaient des bâches.
Pour leur propre défense, ils disposaient d'une mitrailleuse MG34 ou
plus rarement d'une MG 42.
Le Hummel agissait en batterie de 6 unités avec un seul ravitailleur en obus pour les six.
Mise en place de l'obusier
150 mm
Usine Alkett ?
Le changement de canon était aisé et pouvait se faire en pleine
campagne.
Les artilleurs se préparent... ...pour mettre l'obusier prêt à l'action
Sans arme : le Hummel ravitailleur et une vue de la chambre de tir devenue une chambre de stockage
Gros plan sur l'obusier et son dispositif de visée et de hausse ainsi que sur le récupérateur des gaz
Le FLAK 88
C'est
le canon le plus puissant dont disposent les allemands. Contre des cibles
au sol, c'est une arme qui fait des dégats considérables à
des distances de plus de 18 km. C'est en mai 1940 que ce canon est utilisé
pour la première fois horizontalement à tir tendu ou direct
et ce contre les armées francaises et anglaises dans le nord-est de
la France.
Ce canon est d'ailleurs si efficace, qu'il va équiper
les chars tels que le Tigre.
La dénomination Flak 88 regroupe en réalité
plusieurs armes qui ont évoluées : en 1933, c'est le Flak 18,
lui-même ayant comme origine le Flak 17 (de 1917) de chez Krupp. Puis
le Flak 36/37 (le tube est en plusieurs pièces et amélioration
du système de visée ) et finalement le Flak 41 capable de tirer
20 obus à la minute. C'est devenu un canon semi-automatique (culasse
à bloc coulissant)
Il s'agit au début d'un canon lourd à chargement
manuel capable de tirer 12 à 15 coups par minute. Il est plus destiné
à la défense statique car il nécessite une installation.
Les bombardiers sont sa spécialité. Il est souvent regroupé
en batteries comprenant aussi des projecteurs et des radars.
Les allemands désignent les calibres en cm et non
en mm, ce qui fait que le canon était aussi srnommé le "acht
komma acht" ( le 8 virgule 8)
L'artillerie anti-aérienne
:
C'est l'efficacité grandissante de
l'aviation et ce dès la fin de la 1ère guerre mondiale qui prouve
qu'il manque une arme au sol capable de la combattre. C'est la naissance des
armes anti-aériennes ou FLAK.
Le ou la FLAK
?
FLAK = Fliegerabwehrkanone
Ce nom désigne aussi bien le canon lui même
(le Flak) que l'unité de la batterie de DCA attachée aux unités
combattantes (dans ce cas, c'est la Flak)
A savoir : les unités de défense contre avion
font partie intégrante de l'aviation allemande : la Luftwaffe et sont
détachées dans les différents régiments ou positions
de défense autour des points sensibles aux attaques aériennes.
Bien que destiné à combattre des avions en vol, ce genre d'arme,
par ces performances de puissance, de rapidité de tir, etc, a souvent
été détournée de son action principale pour servir
de moyen de lutte contre des objectifs au sol d'autant plus que les canons
anti-chars allemands manquent de puissance de pénétration face
aux blindage US.
Ce qui n'a pas manqué à la Tête de Pont de Dornot. Ils
étaient dans le secteur et les spécialistes restent persuadés
qu'ils ont servis à "arroser" la tête de Pont.
Les allemands disposaient localement de 3 modèles de canon "Flak"
:
Le FLAK 88, des canons de Flak de 20mm et de 30mm. Ces derniers
étaient montés pour l'un sur semi-chenillé (le SdkFz
7/1) et l'autre sur chassis de Panzer 4 (le SdkFz 161/3)
Ci dessus à gauche : sur chassis camion Vomag 6 x 6 à droite : sur SdKfz 9 (18 Tonnes) . Il existait aussi sur SfKfz 8, mais avec le recul, le chassis avait tendance à se vriller.
Ci-dessous : sur chassis
Panzer IV
Gros plan sur le système d'élévation : un
quart de cercle gradué
(position blindage baissé pour le tir) solidaire
de l'affut. Il dispose d'une flêche mobile de pointage directement
reliée à la lunette. le pointeur dispose du viseur, l'aide pointeur
s'occupe de la manivelle qui permet d'obtenir le bon angle d'élévation.
Le télémètre Le Uberstragunsgerät 30
Le KommandoHilfGerät 35 Le modèle 36
Caractéristiques
:
Poids : 5 tonnes en statique, 7,2 avec essieu et train
Portée : 10000 m (altitude)
15 km en tir horizontal
Nécessite : 11 servants en principe de la Luftwaffe
Hausse : de 3° à 85°
Calibre 88 mm
Obus de 9,4 kg