L'artillerie
et les blindés allemands à la TdP Dornot
Partie 2
L'artillerie anti-aérienne : (suite)
Le SdKfz 7/1 canons de 20 mm ou Sonderkraftfahrzeug 7
Véhicule
de la série SdKfz avec 4 canons de 20 mm (Flak 38) . L'utilisation
de ce genre de véhicule est fréquent chez les allemands aussi
bien pour l'installation sur le chassis ou le tractage des pièces d'artillerie.
Il a pris son service en 1938. Le modèle qui nous
intéresse sur la Tête de Pont de Dornot est le 7/1 qui porte
un affut Flakvierling 38 quadruple de calibre 20 mm et il a pris son service
en 1941.
Le véhicule lui même est conçu par Krauss
Maffei de Munich et construit par Krauss mais aussi par Borgward (Brème),
Buessing-Nag (Berlin) et Daimler-Benz (Berlin).
Il a été décliné en de très
nombreuses versions et a été utilisé tout au long de
la guerre sur tous les fronts et dans presque toutes les unités allemandes.
Il dispose d'un moteur Maybach HL 52 puis 57 à essence.
Sa capacité de reservoir est de 215 litres pour une consommation sur
route de 80 litres /100km ou de 160 litres / 100km en tout terrain soit une
autonomie de 250 km sur route et de 120 km en tout terrain.
Sa vitesse de pointe est de 50km/h.
L'avantage de ce type de véhicule pour le support
de canons c'est que comme il est le plus grand des semi-chenillés allemands,
il fournit une plate forme stable qui encaisse bien les effets du recul des
tirs.
Il a une longueur de 6,85 m pour une largeur de 2,35 m et
une hauteur de 2,62 m
Equipé et en charge, il pèse 11,53 tonnes.
Historique : En
1940 l'armée critique son Flak 30 cal 20 mm : cadence de tir trop faible
et rotation de l'ensemble trop lente. L'armurier Mauser est chargé
du problème et conçoit le Flak 38 ( 2cm Gebirgsflak 38) mais
le blindage des avions progresse lui aussi et les obus du Flak 38 ne parvenaient
pas toujours à les percer.
Les allemands élaborent un système de tir à tubes multiples
et créent le 2 cm Flakvierling 38 : un Flak modifié pour pouvoir
tirer à travers 4 tubes à la fois.
L'inconvénient de l'arme est qu'elle nécessite 6 ou 7 servants
pour fonctionner correctement. Plus tard, l'équipage fut ramené
à 4 personnes.
Les munitions :
Le Flak 38 avait une
cadence de tir de 800 coups/minute ce qui, pour l'époque était
impressionnant.
La plate forme où il était monté était antidérapante
(petits losanges en sur-épaisseur) et les sièges à l'arrière
pour le transport de l'équipage se repliaient pour le combat.
Le SdKfz 161/3 canon
de 37 mm
Comme pour les autres éléments d'artillerie, rien ne prouve que cette arme ait tiré sur la Tête de Pont de Dornot ou sur les chars et blindés US stationnés sur les hauteur du village. Mais il y en avait dans le secteur et il y a peu de chance qu'ils soient restés inactifs lors des mouvements de la troupe américaine.
En
1943, au début de l'année, la proposition est faite d'utiliser
le chassis du Panzer IV pour l'installation d'un canon anti-aérien
afin de rendre cette arme facile et rapide à mettre en oeuvre en cas
d'urgence.
Krupp propose un Flakpanzer IV armé de 4 canons de
20 mm (le Vierling) . Des essais sont faits : la coque du char est modifiée
et montée avec des boucliers sur charnières. ces boucliers peuvent
s'abaisser à moitié ou complètement afin de permettre
le tir sur des avions volants à très basse altitude ou encore
sur des cibles au sol.
Le projet est refusé car le 20 mm face aux chasseurs
bombardiers il est trop inefficace, mais on garde l'idée et on propose
un armement plus conséquent : le nouveau canon Flak de 37 mm.
La production commence en avril 1944 et en juin 1944, les
unités blindés du front de l'ouest commencent à en être
dotées.
Ce sont les usines Deutsche EisenWerke et BMM qui les produisent.
L'engin est vite surnommé "Möbelwagen"
à cause de sa forme générale (et de sa caisse supérieure)
qui fait plus penser à un camion de déménagement qu'à
une arme.
Le canon léger
d'infanterie de 7,5 cm (Le.I.G.18/37)
De son vrai nom : Leichtes Infanterigeschütz 18 <> 7.5 cm
C'est un canon de soutien de l'infanterie et à
ce titre les servants ne font pas partie de l'artillerie mais sont des fantassins.
Développé par Rheinmetall en 1927 et mis en
service en 1932.
Les premiers modèles hippomobiles avaient les
roues en bois puis pour une traction par engins à moteur des roues
métalliques et enfin pour un confort de déplacement manuel pour
une mise en position discrète et "au plus près", il
fut équipé de roues à pneus.
C'est une arme fiable et efficace mais coûteuse
à l'emploi. Elle servira quand même jusqu'à la fin des
conflits.
4 servants sont, en principe, à son service.
Caractéristiques
:
Calibre : 7,5 cm
Angle de hausse : de -10° à 73°
Portée de 3550 m à 4500 m
Vélocité de départ : 210 m/s
Poids : 400 kg
Poids moyen d'un obus (selon le type) : de 5,4 à 6 kg
Cadence de tir : 8 à 12 coups par minutes
Caractéristiques
générales :
Poids en charge : 24 tonnes pour H = 2,73 m L = 5,92 m l = 2,95 m
Equipage : de 4 à 7 hommes
Moteur Maybach HL 120 de 12 cylindres
Vitesse sur route : 38 km/h
Réservoir de 470 litres
Blindage (partie sup. du véhicule : 4 tôles de 10 mm)
Armement : Flak 37 mm avec 416 cartouches en dotation
Mg 42 Calibre 7,12 mm avec 600 cartouches
Capacité canon : 180 à 250 coups minute
Angle de hausse : 6° à 90 °
Les cartouches sont livrées
par clip de 6 (poids du clip :16,5 kg)
ou par ratelier métal de 12 obus
Les types d'obus sont identiques à ceux des calibres 20 mm
L'artillerie tractée :
Les canons tractés
en action à la Tête de Pont de Dornot étaient :
L'obusier lourd de 15,0 cm
L' obusier léger de 10,5 cm
Le canon de 10 cm (K.18)
Le canon léger d'infanterie de 7,5 cm (IG18/37)
L'Obusier lourd de
15 cm (Schwere
Feldaubitze 18 )
C'est un canon moyen de calibre 15 cm (14,9 pour être
précis)
Adapté dès 1935 officiellement et malgré
le traité de Versailles et fabriqué (entre autres) par RheinMetall
pour le tube et par Krupp pour l'affut.
Dès 1943, il est doté d'un frein de bouche
car on constate une usure prématurée des éléments
de tir.
Sous le tube, un frein de recul et sur le tube le récupérateur
des gaz hydro-pneumatique.
La 1ère version livrée était adaptée
à un attelage de chevaux mais elle fut modifiée pour pouvoir
être tractée par des engins à moteur (camion, semi-chenillé,...)
Il a été tenté de doubler la charge
propulsive pour atteindre des portées égales voire supérieures
à celles des canons ennemis (russes en particulier) mais cet ajout
augmentait encore fortement l'usure constatée.
C'est ce canon qu'on retrouve installé fixe sur des
chassis de char comme le Wespe ou le Hummel. (voir par ailleurs)
Les bras de stabilisation de l'affut sont réglables
pour compenser les défauts naturels du terrain où il est installé.
Certains contestent la précision de l'arme.
Caractéristiques
générales :
Calibre 15 cm
Longueur du tube : 4,44 m
Portée 13500m avec une élévation
de 3 à 45°
Poids en déplacement (affut démonté
plus essieux de transport) : 6 tonnes
Poids en position d'action : 5,5 tonnes
Cadence de tir : 4 coups / minute
Obus de 4,3 kg à une vélocité de départ
de 520 m/s
Les
servants sont au minimum de 6, souvent 8, parfois plus (sauf à partir
de 1944)
L'Obusier léger de 10,5 cm (Leichte Feldhaubitze 18 )
Historique
: Développé dès 1929, il suit et remplace le modèle
d'obusier 16 de Krupp en 1935 et devient l'obusier standard de l'artillerie.
C'est un obusier spécialisé contre les chars et toutes cibles
mobiles.
Au début, c'est un canon hippomobile avec des roues
en bois. En 1941, il est crée une variante avec frein de bouche (le
18M) dont la portée est augmentée et dont la vitesse de départ
de l'obus est également améliorée : 12500 m pour 540
m/s.
En 1942 (mars) apparait le FH18/40 modèle hybride
car le fût du 18 est installé sur l'affut du Pak 40 7,5 cm (canon
antichar) afin de permettre une cadence de tir plus rapide.
En 42 également, les roues sont fabriquées
en acier afin de permettre une traction par véhicule à moteur.
Il est aussi installé sur chassis Panzer II. C'est
le Wespe (voir par ailleurs).
Attelage hippomobile complet :
En haut : version sans
frein de bouche
En bas :avec
On remarque l'affut qui est celui du PAK 40
Toute une gamme d'obus
existent : cela va du classique explosif en passant par l'incendiaire, le
fumigène, le perforant, le retardé,...mais aussi les fumigènes,
les lanceurs de tracts, etc...
Les munitions sont stockées en 3 parties : l'obus lui même, la
douille et la charge propulsive
Les servants vont de 8 voire plus au début de la guerre puis 4 et même 3 vers la fin des conflits.
Le canon de 10 cm (K.18)
Historique : Dès
1926, Krupp et Rheinmetall se penchent sur l'élaboration d'un nouveau
canon de 100/105 mm. Cette recherche n'aboutit qu'en 1934 pour donner le jour
au canon de 10 cm le K18. Ce canon devait devenir le standard de pièce
d'artillerie moyenne.
Ce n'était pas le meilleur choix : les obusiers du
même calibre dépassaient les performance du canon : à
peine plus lourd, portée supérieure et obus plus puisssants.
Prévu pour une traction hippomobile, ce canon au
poids de plus de 6 tonnes posait des problèmes de transport. Soit le
train de chevaux était fort important, soit il fallait (et c'était
souvent le cas) séparer l'arme en plusieurs parties à chaque
déplacement.
En 1941, les allemands allongent le tube de L/52 à
L/60 afin d'augmenter la portée : plus le canon est long, plus la poussée
des gaz est longue et plus l'obus va loin. C'est la création du K18/40
qui s'appellera par la suite 10,5 SK 42 (SK pour Schwere Kanone ou canon lourd)
Etant donnés les problèmes de transport qu'il
posait, il aura été plus simple de l'installer en batterie fixe
et on le retrouve surtout sur le mur de l'Atlantique où sa portée
en fait un excellent canon côtier.
Mais l'arme est quand même considérée
comme "faible" et sa production s'est arrétée en 1943.
Caractéristiques
: Calibre 10 cm
Poids : 6,434 tonnes en déplacement (2 essieux) et 5,624 Kg en fixe
(ou en action)
L = 5.46 m
Portée : 19100 m
Poids de l'obus (selon le type) pour un HE (hautement explosif) 15,14 kg
Vélocité de départ : 835 m
Angle de hausse : 1°30 à 45°
Culasse horizontale actionnée manuellement.
En action : un seul essieu repose sur l'affut. On remarque les servants : à gauche (casqué) porte l'obus; à droite la charge propulsive; 2eme à gauche (casquette) viseur; en bas chemise noire le tireur actionne le percuteur au bout d'une cordelette.
Les munitions sont celles
classiques de l'artillerie : Explosif, incendiaire, fumigène, etc...
Avec 3 charges propulsives possibles : petites, moyennes ou grandes selon
la portée voulue.
Ci-dessus : traction hippomobile. Le premier essieu pour la troupe et les munitions, derrière sur le 2ème essieu : le canon lui même.
Ci-dessous : on remarque la forme du bouclier blindé qui joue un double rôle : protéger les servants contre les éclats et les balles et surtout sa forme coudée empêche le rebond trop important qui dérègle le tir suivant
Ci-dessus : En position de tir . Les servants ajustent le réglage de tir
Ci-dessous : camouflé et protégé par le terrain lui même. Le chef de tir note les réglages en vue d'améliorer la précision du tir